Centre Culturel Una Volta

MENU

Laura Gonçalves-Santoni & Kamil Zihnioglu
Mostra Fotograffica & Vidéo

13 juin 2024 12 juil. 2024

HORAIRES
GALERIE UNA VOLTA
ENTRÉE GRATUITE

 



INAUGURATION LE 13 JUIN À 18H30


 

Laura Gonçalves-Santoni et Kamil Zihnioglu manient l’image pour nous proposer leur regard intime sur la Corse. Ils tentent de décrypter ce mouvement qui circule de la terre à ses habitants et inversement. Cette imprégnation qui façonne la construction d’un être, le révèle à lui-même, nous est proposée sous forme de photographies et de vidéos, comme autant d’empreintes nourrissant une dialectique de la trace, du souvenir et de l’oubli.

Les Paradis Artificiels
Laura Gonçalves-Santoni partage ses explorations entre la Corse et le Québec. Ces territoires en correspondance lui inspirent des questionnements sur l’humain enseveli dans le processus de la civilisation. Après avoir suivi un parcours en Cinéma à Paris durant lequel elle s’est familiarisée avec plusieurs techniques de scénarisation et de réalisation, elle poursuit ses recherches en Arts visuels à Montréal où elle explore la mise en espace des vidéos. Depuis, elle construit ses films à partir d’une narration qui se déploie aussi dans la plasticité des images. Son travail a reçu des distinctions dans des festivals tels que « Vidéoformes » en France et « Fantasia » au Canada. Elle collabore également sur des créations scénographiques, documentaires et musicales. Le projet « Les Paradis Artificiels » s’inscrit dans une recherche sur la substitution du réel par les images. Il relate des espaces naturels qui disparaissent sous les constructions urbaines, à l’instar des souvenirs qui se recouvrent, jusqu’à basculer dans le territoire de l’oubli. Le souvenir est abordé ici à travers son statut d’image. La mémoire questionne ainsi les passages du réel au virtuel, du naturel à l’artificiel. Comment l’absence crée-t-elle du fantasme ? C’est la question qui anime cette exposition.
Une série d’installations vidéo propose un thème à variation. La transformation de la texture numérique incarne des phénomènes mnésiques tels que la reviviscence et l’obsession. Elle est présentée comme le décor d’un film qui se déroule dans un futur proche dans les souterrains d’une grande ville, au moment où les écrans envahissent le paysage et diffusent en boucle un bord de mer qui ressemble à celui du passé d’une femme. Celle-ci se souvient. Du bungalow dans le sud de la Corse, paradis perdu sous des installations touristiques. Le grondement des machines recouvre le chant de l’eau. La mer n’est alors qu’une image qui procure par substitution, un paradis artificiel.
À n’y voir que du bleu2.

2 Ne s’apercevoir de rien.

Vidéotine
« Vidéotine » évoque le caractère addictif des médias qui nous abreuvent à outrance de représentations. Le corpus questionne la voracité de l’œil en incarnant l’insatiable besoin de regarder des images et un insatiable besoin de manger. L’idée est de créer des installations vidéos qui se consomment comme « on mange des bonbons ». Les vidéos en sculpture prennent une forme comestible. Elles sont des « vidéotines », des friandises visuelles inspirées du processus de fabrication du sucre. Et vous, les images, à quoi les mangez-vous ?



Intraccià
Ici ou ailleurs, comment embrassons-nous un lieu qu’on aime ?

Kamil Zihnioglu
C’est la question que se pose Kamil Zihnioglu lorsqu’il sillonne la Corse à la rencontre de ses habitants, depuis bientôt quatre ans. Photographe de presse à Paris, il décide en octobre 2020 de quitter sa ville pour habiter cette île. Il démarre alors une quête impossible, celle de saisir en images l’identité de ce territoire et de celles et ceux qui le peuplent. Tel un miroir, les eaux de la Méditerranée ont alors reflété son propre visage. « Qui es-tu ? » semblent-elles lui demander. En laissant de côté son approche de journaliste, il a pu entamer un nouveau voyage sans destination, celui de l’exploration des sentiments que provoque cette île. Loin des clichés attendus, il cherche des traces sensibles pour redessiner une carte intime et poétique de la Corse. Intraccià, est le fruit de cette errance, cet amour et ce sentiment inexplicable d’appartenance pour une terre qui n’est pas la sienne.